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Dossier complet sur le ski de rando au Liban – Partie 2/3
Ecrit par Philippe Perret  

Dans la continuité de la trilogie au Liban écrite par Philippe Perret, voici le deuxième épisode. Y sont décrits tous les détails pour l’organisation d’un voyage ski de randonnée au Liban.
 

Matériel spécifique


Matériel classique de sécurité (Arva, pelle, sonde), piolet, crampons, GPS souhaitable (même si à l’époque je n’en avais pas), petit matériel de réparation (fil et aiguille pour recoudre les peaux déchirées), trousse à pharmacie (on ne trouve pas de Compeed au Liban), bon duvet pour les nuits en gîte et à l’Ecoclub aux Cèdres (les nuits sont très froides), téléphone portable. Au matériel individuel il peut être souhaitable de rajouter pour l’ensemble du groupe un traîneau de secours.

Remarque à propos des téléphones portables :

Dans un pays où les montagnes sont peu fréquentées avoir un téléphone portable n’est pas du luxe et pourra être fort utile en cas de graves problèmes. Le Liban est très bien couvert. Il est possible d’acheter une ligne, qui permet les appels internationaux, avec unités pour un mois, peut-être plus économique que sa propre ligne (voir carnet d’adresses).
 

Secours en montagne


Il n’existe pas d’organisme de secours en montagnes au Liban, cependant en cas d’accident et si vous ne pouvez pas rejoindre par vos propres moyens une zone habitée, une caravane de secours sera certainement organisée par l’armée et / ou des bénévoles. Ces secours vous seront probablement facturés. Il est donc souhaitable avant votre départ pour le Liban de vérifier que vous êtes parfaitement assurés.

Remarque à propos de Jebel ech Cheïkh :
En cas d’accident sur les pentes de cette montagne, il peut-être préférable d’aller chercher les secours au prés de la base UN qui se trouve à son sommet même s’il faut remonter. Les casques bleus qui y séjournent, des troupes de montagne autrichiennes, sont certainement mieux équipés et plus qualifiés que les soldats ou gendarmes libanais basés à Rachaya.
 

Où aller en cas de casse ?


Pour un problème de semelle, si la réparation ne peut pas attendre votre retour ou si vous ne pouvez pas reboucher le trou vous même, je ne connais qu’une seule adresse sérieuse au Liban, le magasin ”Yellow Cab Surfing” à Ajaltoun (voir carnet d’adresses). Quant aux autres magasins, ayant vu travailler les “ski man”, jamais je ne prendrais le risque d’y laisser mes skis (voir chapitre “voyager au Liban/ faire des achats/ magasins de skis”).

Pour des problèmes plus graves, qui rendraient la paire de skis inutilisables, la seule solution serait l’achat d’une nouvelle paire de skis ou de fixations. Il faudrait alors se rendre sur la route de Faraya où se trouvent les seuls magasins au Liban qui vendent du matériel de ski de randonnée. Le magasin “la boutique du ski” sur la route de Faraya un peu après Ajaltoun (voir carnet d’adresses) proposait à la vente des skis Elan et un peu plus haut juste avant d’arriver à Faraya le magasin “Pic Blanc” (voir carnet d’adresses) avait lui, des fixations Silvretta et quelques paires de skis à la vente.
Aux Cèdres le plus judicieux serait en cas de bris de skis, d’acheter une vieille paire de ski et monter ses fixations dessus.

Remarques :
Pour l’achat armez-vous de patience, souvent les commerçants libanais préfèrent rater une vente plutôt que de faire une remise. Pour le montage des fixations demandez à les posez vous-mêmes si vous vous en sentez capables sinon rester prés du “ski man” pendant toute la pose et au cas ou celle-ci aurait été mal poser refuser tout simplement les skis.
 

Voyager au Liban


Le Liban est un pays cher, voire très cher au niveau rapport qualité/prix. Cependant, en sortant des circuits touristiques classiques et en ne s’attardant pas trop longtemps à Beyrouth il est possible de voyager économique au pays des Cèdres.

Pour des informations basiques, tel que, comment se rendre au Liban, où dormir à Beyrouth, etc, reportez vous à vos guides de voyages habituels et/ou aux sites web indiqués plus bas. De mon côté je pense qu’il est plus utile, plutôt que de plagier ces guides, que je partage mon expérience de ce pays et de sa population en apportant des précisions et en donnant des conseils pratiques.

Quand partir ? :
Voir chapitre “neige et météo”.

Avec qui partir ? :
Seul ou entre amis. Le Liban est vraiment le style de destination où il est facile de voyager et randonner seul. Inutile donc de se ruiner avec une agence de trek occidentale qui n’en saura guère plus que vous sur le pays. De nombreux guides existent pour préparer votre voyage et ensuite sur place aucun problème de compréhension et de communication, le pays est francophone et on y parle aussi de plus en plus l’anglais. Pour les néophytes des randonnées et des voyages lointains, le Liban sera un magnifique terrain d’initiation à la montagne et au raid, mais aussi au voyage. Il permettra d’apprendre à sortir des destinations “bateaux”, d’apprendre à sortir des bras protecteurs d’une agence de voyage et d’apprendre l’autonomie en montagne. Les autres seront étonnés par les possibilités qu’offre ce petit pays de montagnes.

Remarque à propos des agences locales :
Vous pouvez les contacter (voir carnet d’adresses) pour des problèmes de logistique, mais surtout pas pour leur demander de vous “guider” sur les sommets libanais. Aucune n’emploie de professionnels de la montagne. Il n’y en a pas au Liban, pas plus que de Fédération Libanaise de la Montagne, ni même de club de montagne.

Le visa :
Il est possible de le prendre en arrivant à la frontière.
Comme dans beaucoup de pays arabes ou musulmans l’entrée sur le territoire est interdit à toutes personnes ayant un tampon israélien dans son passeport (ou bien sur muni d’un passeport israélien). Généralement le visa israélien est délivré sur une feuille volante, il est donc peu probable, si vous y avez été, que vous ayez une trace de ce voyage dans votre passeport. Dans le cas contraire vous n’avez qu’une seule solution, demander un nouveau passeport.

Remarque :
Pour ceux qui envisagent de faire une escapade à Damas ou dans le reste de la Syrie, pensez à prendre un visa multi-entrées.
Aussi pour ceux qui préfèrent prendre leur visa avant le départ et le demander par correspondance, se méfier pour le paiement. Le service des visas de l’Ambassade du Liban à Paris refuse les chèques.

Le vol et la compagnie aérienne :
Evitez de voyager pendant les vacances scolaires, beaucoup de Libanais expatriés rentrent aux pays. Si vous ne pouvez pas faire autrement, réservez très longtemps à l’avance.
Les non-fumeurs évitez Middle East Airlines (MEA, compagnie aérienne libanaise), les vols sont fumeurs. Pour les courts séjours, il peut-être intéressant de trouver une compagnie proposant des vols la nuit. Ainsi il sera possible de monter directement en montagne en sortant de l’aéroport et au retour, après une matinée ou une journée de ski, de se rendre directement à l’aéroport sans passer dans les 2 sens par la case “hôtel à Beyrouth”.

Remarque :
Air France affrète pour certains de ses vols des avions de chez MEA. On peut donc avec un billet Air France se retrouver dans un avion de la compagnie libanaise.

La monnaie et le change :
La monnaie officielle est la Livre Libanaise (LL) qui a un taux fixe par rapport au Dollar américain aussi utilisé :
1.500 LL = 1 $.
On peut payer avec une monnaie comme avec l’autre n’importe où, même mélanger les deux. Ayez toujours des petites coupures. Il est certainement plus simple de faire du change (votre monnaie contre du dollar) avant de partir, sinon nombreux bureaux de change : bureaux indépendants, banques, etc.

Remarque:
Il est certainement possible maintenant de payer en Euros au Liban, surtout à Beyrouth. Mais il faudrait vérifier si dans les coins les plus reculer du Liban, l’Euros a le même “aura” que le “billet vert”, s’il est donc accepté et à quel taux. Merci de me transmettre les informations.

Santé :
Aucun vaccin n’est obligatoire au Liban et pas de problèmes sanitaires dans les régions qui nous intéressent.
Pour vos problèmes de santé qui nécessitent une consultation médicale, il existe à Beyrouth de nombreux hôpitaux et autres cliniques. Préférez l’hôpital francophone “Hôtel Dieu de France” ou “l’American University Hospital” qui est lui anglophone (voir carnets d’adresses).
 

Beyrouth


L’arrivée à Beyrouth :
Si vous n’êtes pas attendus, le seul moyen de transport est le taxi. Il n’y a pas vraiment de tarif officiel pour se rendre dans Beyrouth depuis l’aéroport. 20.000 LL (13,33$) est un bon prix, maximum à payer 30.000 LL (20$). Ayez la monnaie sur vous et régler en fin de course. Avec sacs et skis, 3 personnes dans un taxi doit être le maximum. Il est utile d’avoir de la corde pour attacher ses skis sur le toit du véhicule.

Hôtels / restaurants à Beyrouth :
Compter minimum 60.000 à 75.000 LL (40 à 50$) pour une chambre double. On trouve moins cher, voire beaucoup moins cher, mais à éviter. Nombreux restaurants à tous les prix. Choisir de préférence le quartier Hamra, plus animé et meilleur marché. Pour les noctambules nombreux bars et boîtes de nuit rue Monot à Achrafié.

Se déplacer dans Beyrouth :
Il existe 4 moyens de se déplacer dans Beyrouth, en plus de la voiture.

1/ À pied : Beyrouth n’est finalement pas très grand, mais se méfier de la circulation.

2/ Les bus et minibus : transport le plus économique, 500 LL le ticket. Vraiment très pratique lorsqu’on connaît les lignes. 3 compagnies, les grands bleus ou blancs municipaux, les minibus rouges et blancs et une troisième qui suit les lignes des 2 autres. L’office du tourisme délivre parfois des cartes des réseaux de bus des 2 premières compagnies.

Des lignes à connaître :
 
  • Ligne n° 1- Hamra Sadat à Khaldé, minibus rouges et blancs : elle permet d’aller au BHV / Monoprix (Cité Sportive) et au rond-point Cola (bus pour le sud) depuis Hamra.
  • Ligne n° 2 - Hamra Sadat à Antélias, minibus rouges et blancs : une des plus pratique puisqu’elle traverse Beyrouth de Hamra à Antélias. Elle permet de se rendre aux supermarchés Monoprix et Spineys à Achrafié et à Dora Roundabout (minibus pour les Cèdres) depuis Hamra.
  • Ligne n° 8 - Wardieh à Fanar, minibus rouges et blancs : elle permet d’aller au magasin Shogun depuis le quartier Hamra.
  • Ligne n° 15 - Cola à Qmatiye, minibus rouges et blancs (retour à el Mataf, le musée) : elle permet de se rendre au rond-point “Assayad Roudabout” (minibus pour Masnaa, Rachaïya).
  • Ligne n° 24, bus municipal et compagnie indépendante : Départ devant l’Office du tourisme à Hamra rue, permet d’aller au CERMOC/Centre Culturel français. Descendre à El Mataf (le musée). Passe aussi à Cola.


Remarque :
Les bus s’arrêtent n’importent où pour prendre ou déposer des passagers. Pour monter il suffit de faire signe au chauffeur et pour descendre de lui demander de s’arrêter. Le mieux lorsque vous ne savez pas où vraiment descendre est de rester derrière le chauffeur et lui expliquer tout de suite où vous désirez aller.

3/ Services (taxis collectifs) et taxis : 1.000 LL pour le service par passager (5 maximum) et 5.000 LL pour le taxi pour une course dans Beyrouth. Dès que vous sortez de Beyrouth, négociez le prix avant de partir.

Remarque :
Rien ne les différencie. Lorsqu’il y a déjà un ou des passagers à bord du véhicule la question de savoir si c’est un service ou un taxi ne se pose pas. Par contre lorsque celui-ci est vide, avant de monter il faut poser la question au chauffeur : ”service?”. Toujours se mettre dans le sens de la direction souhaitée et pour le règlement attendre d’être arrivé à bon port, avoir la monnaie et payer une fois descendu du véhicule.
 

Se déplacer à travers le Liban


Lorsqu’on voyage seul ou en petit groupe (3, 4 personnes) le plus simple et le plus économique pour se déplacer est d’utiliser les transports en commun locaux (minibus). Grâce à eux il est pratiquement possible de se rendre n’importe où au Liban pour quelques Livres libanaises ou Dollars. Bien entendu, tous ces trajets sont possibles en taxi-collectif, un peu plus rapide mais plus cher, mais peut-être difficile à prendre avec sacs et skis; pour un taxi privé compter de 75.000 à 150.000 LL (50 à 100 $) la journée. Pour les groupes plus importants la location d’un minibus avec chauffeur peut être la meilleure solution (voir carnet d’adresses).

Les “gares routières” :

 
  • Pour les Cèdres : “Gare routière” à Borj hammoud au rond-point “Dora Roundabout”.Minibus direct jusqu’à Bcharré, ensuite négocier avec le chauffeur. Pour plus d’informations, horaires, tarifs ne pas hésiter à contacter Joe de l’Ecoclub (voir carnet d’adresses).
  • Pour le Rachaïya / Jebel ech Cheïkh : “Gare routière” au rond-point “Assayad Roundabout”. S’il n’y a pas de bus direct jusqu’à Rachaïya, en prendre un pour Masnaa et un suivant de Masnaa à Rachaïya. Il est aussi possible de prendre un minibus pour Damas à la gare routière Charles Helou et de descendre à Masnaa.
  • Pour la Syrie. Gare routière Charles Helou.


Remarque pour les destinations Faraya / Baskinta / Sannine :
Malheureusement je ne sais pas où se trouve la ou les “gares routières” pour ces destinations, peut-être à “Dora Roundabout”. Pour Faraya des taxis collectifs attendent toujours sur le bord de l’autoroute à Zouk. Pour Baskinta peut-être à Jal Ed Dib. Pour Zouk et Jal Ed Dib prendre un minibus rouge et blanc n° 6 à Dora Roundabout. Des informations précises seraient les bienvenues pour compléter ces éléments. Merci d'avance pour votre retour d’informations.

Une autre solution, même si je la déconseille ( voir chapitre “les dangers et précautions) est bien sur de louer une voiture. Dans vos guides de voyages et sur les sites web mentionnés plus bas vous trouverez les adresses des agences de locations de voitures.

Remarques :
Le Liban étant un petit pays, les distances à parcourir sont toujours très courtes, mais prennent souvent beaucoup de temps, à cause du trafic toujours très dense, de la nature du terrain, route de montagne et souvent du mauvais état de la chaussée. Il est donc très difficile de rouler à plus de 60 km/h de moyen, voire moins, dés qu’on roule en montagne. Aussi les distances sont souvent annoncées en heures ou minutes de route plutôt qu’en kilomètres.
 

Faire des achats


Nombreux supermarchés avec tous les produits, occidentaux et orientaux. Prix approximativement identiques à la France : Monoprix (2), Spinneys (2), Abou Khalil (plusieurs), etc. L’enseigne la meilleure marché est peut-être Spinneys. Pour des cartouches de gaz aller au BHV.

Les films sont moins chers qu’en France, on trouve tous les supports, négatifs couleurs, noir et blanc, diapos, etc. Le développement est aussi moins cher, mais je vous le déconseille. Aucun labo photo ne sait développer un film sans le rayer et/ou laisser de traces de doigts, sans parler des bains périmés. Il existait une bonne adresse mais le magasin a fermé.

Magasins de skis : sur la route de Faraya, beaucoup de magasins, plus qu’à Cham, de l’épicerie qui loue des Rossignol Roc au super magasin à 3 étages qui a toutes les nouveautés, même celles inutiles au Liban. Certains proposent du matériel de randonnée à la location (et à la vente), mais monté n’importe comment. Un magasin proposait à ses clients des skis sans peaux expliquant que les couteaux étaient suffisants !
Sur Beyrouth, un petit magasin, “Shogun” propose du matériel d’escalade (voir carnet d’adresses).

Achat de cartes : voir chapitre “cartographie”.

Achat de timbres : certaines boutiques qui vendent des cartes postales, ont aussi des timbres. Si non, il existe de nombreux bureaux de poste à Beyrouth et dans beaucoup de villes à travers le pays (voir carnet d’adresses). Pour trouver demandez “Libanpost” ou “maktab el barid”. A Beyrouth, le bureau le plus simple à trouver est celui situé place Sassine.

Remarque :
Beaucoup d’hôtels sur Beyrouth se chargent d’affranchir et de poster le courrier de leurs clients.
 

À voir à Beyrouth et au Liban


Un site m’a vraiment fasciné, les grottes de Jeïta à 20 mn de Beyrouth. Sur Beyrouth, le plus enrichissant à voir, selon moi, sont certainement les camps de réfugiés de Sabra et Chatila après avoir parcouru le centre ville fraîchement rénové. Pour le reste je préfère m’abstenir, il est préférable que vous vous rapportiez à vos guides ou aux sites web mentionnés plus bas. Connaissant tous les pays proches du Liban, mes indications ne seraient pas très objectives.

Bon plan :
Pour ceux qui ont le temps, allez à Damas. 15.000 LL (10 $) en taxi collectif depuis la gare routière Charles Hélou à Beyrouth, environ 3 heures de route. L’aller-retour peut se faire dans la journée, mais est assez fatigant, partir minimum 2 jours. Le visa pour la Syrie peut se prendre maintenant à la frontière, pour le visa libanais prévoir un visa à multi-entrées. Damas est une ville très intéressante à plus d’un titre, la médina (vieille ville) est superbe. Très bon restaurant (Palace des Oméyades). Pour les achats, prix beaucoup plus intéressants qu’au Liban (l’artisanat que l’on trouve à Beyrouth vient de Syrie). La Syrie est certainement le pays le plus intéressant et le plus accueillant de toute la région.
 

Les dangers et précautions

Les mines


Personne ne connaît précisément le nombre de mines enfouies dans le sol libanais. Les Nations Unies estiment celles-ci à environ 8,795, alors que le Département d’Etat américain annonce lui un chiffre compris entre 8,795 et 35,000 et l’armée libanaise 28,050 mines réparties sur 681 champs de mines plus 28,500 autres mines sur 868 autres champs de mines présumés sans tenir compte du sud Liban et de la Bekaa occidentale. Un rapport récent annonce 1,388 zones minées pour l’ensemble du Liban. Mais le plus dramatique est qu’il n’existe pas de cartes de la plupart de ces champs de mines et nul ne connaît non plus l’emplacement précis de ces mines et champs de mines. L’armée libanaise n’a que quelques cartes des champs de mines et 8 zones ont été recensées où se trouvent des mines et d’autres engins non explosés.
De ces 8 zones, une seule nous intéresse : Sannine. Mais il ne faut surtout pas tomber dans la paranoïa. Le massif de Sannine n’est pas un vaste champ de mines où il ne faut surtout pas mettre les pieds. D’ailleurs la station de ski de Faraya / Mzaar, la plus fréquentée de tout le Liban, est sur ce massif. Vous pouvez aller skier sans crainte les plus beaux itinéraires du massif, ils sont sûrs.

Remarque :
Pour plus d’informations je vous invite à consulter les rapports de différents organismes (voir carnet d’adresses).

 

La situation actuelle


La seule région qui nous intéresse et qui pourrait avoir été “touchée” par les derniers événements dans tout le Proche-Orient est la région frontalière de Rachaïya / Jebel ech Cheïkh (mont Hermon) à quelques kilomètres des fermes de Chebba.
Lorsque nous avons fait Jebel Ech Cheïkh à 5 reprises entre mai 2000 et mai 2002 à pied ou à ski, le deuxième Intifada avait déjà commencé et la situation sur la frontière sud du Liban était aussi tendue qu’aujourd’hui avec de fréquents échanges d’artillerie entre l’armée israélienne et le Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebba. Malgré ces événements tragiques, personne ne nous a jamais déconseillé de randonner dans cette région (à ski nous partions seuls et à pied en groupe), même pas les casques bleus basés au sommet, qui étaient, au contraire, toujours heureux d’avoir de la visite. Nous ne nous sommes jamais sentis menacés ou en insécurité pendant toutes ces randonnées.
La situation est-elle plus critique aujourd’hui qu’il y a un an, un an et demi? Je ne le pense pas. D’ailleurs la région serait fermée aux touristes si elle était devenue dangereuse. Pourtant, paraîtrait-il qu’aujourd’hui une autorisation serait nécessaire pour faire le sommet. Est-ce bien réel ou seulement le subterfuge d’une agence de Beyrouth pour obliger les randonneurs à s’adresser à elle? Difficile de le savoir...
De toute façon comme il est plus ou moins obligé de faire appel aux locaux (de Rachaïya) pour l’ascension de Jebel ech Cheïkh, ainsi que pour se loger et se faire indiquer le début de l’itinéraire, il est à penser que ceux-ci vous mettraient en garde et même vous interdiraient l'accès à la montagne dans le cas où la situation serait devenue véritablement dangereuse.
Les moins téméraires et/ou plus prudents peuvent questionner leur ambassade ou leur ministère des affaires étrangères. Mais je doute qu’ils obtiennent des informations précises.

Remarque :
Heureusement l’hiver, inutile de suivre les conseils “avisés” d’un journaliste français qui encourageait à s’adresser aux agences locales pour obtenir des conseils et de se renseigner sur place pour les zones minées, parce qu’il est malheureusement difficile d’obtenir des renseignements fiables et objectifs.
Il faut savoir que certaines agences se servent de l’argument des champs de mines pour dissuader les randonneurs à partir en montagne non accompagnés d’un “guide”. Certaines personnes vont même jusqu’à prévenir de se méfier des soldats syriens que l’on pourrait rencontrer en montagne. Malheureusement on ne peut que douter de leur bienveillance et de leur sincérité lorsqu’on sait que les mêmes sont contre l’ouverture de sentiers balisés en montagne.
 

La montagne


Les massifs montagneux libanais sont relativement sûrs: pas de glaciers, une neige stable et pour seuls dangers objectifs des chutes de pierres dès que les faces prennent le soleil et des montées nuageuses en début d'après-midi qui rendent la visibilité nulle (voir chapitre “la neige et la météo”). Cependant il ne faut surtout pas sous-estimer ces montagnes et oublier leur caractère sauvage, du à leur très faible fréquentation et à l’absence d’organisme officiel de secours, qui rend chaque sortie, quelque soit son niveau de difficultés, engagée.
Aussi, on peut ajouter que l’hiver les nuits tombent très vite .
 

La circulation


Si la montagne en elle-même n’est pas dangereuse, son accès en voiture l’est. Les routes libanaises sont très dangereuses, parfois à cause de leur état, mais surtout parce que ceux qui les empruntent ne savent pas conduire. Chacun se croit seul sur la route. Il est donc déconseillé de conduire et préférable d’utiliser pour vos déplacements les transports publics locaux ou si vous êtes en groupe de louer un minibus avec chauffeur (voir chapitre “Voyager au Liban “). Aussi, il serait difficile voire impossible de trouver un véhicule de location avec des porte-skis et des chaînes.
 

L’eau


L’eau en montagne est très bonne, par contre à Beyrouth il est conseillé de boire de l’eau en bouteille.
 

La neige et la météo
 

La neige


Elle est incroyablement stable, je n’ai jamais vu de traces d’avalanches : des petites plaques qui partent sous les skis, mais pas de grosses coulées, de grosses corniches parfois difficiles à franchir. La plupart du temps on skie sur une neige de printemps. La neige se transforme très vite après les chutes de neiges. Le matin neige gelée (couteaux recommandés), l'après-midi neige inskiable, sauf sur certains versants et dans certaines combes et certains couloirs abrités.
Une devise pour le ski au Liban pourrait être : “Avant l'heure c’est pas l'heure, après l'heure c’est plus l'heure”. D'où l’important de bien calculer son heure de départ pour ne pas se retrouver au sommet d’une pente dangereuse à skier ou inskiable parce qu’encore gelée ou en très gros sel.

Remarque :
Je ne suis ni nivologue, ni météorologue. Ces informations ne sont que mes constatations.
 

La météo


Relativement simple, il fait soit très beau, soit très mauvais.

Lorsque le beau temps est là, ciel dégagé la nuit, donc froid le matin et chaud, voire très chaud la journée, dés que le soleil est haut dans le ciel et s’il n’y a pas de vent. Souvent montées nuageuses l'après-midi, dues à la présence de la mer, qui se dissipent en fin de journée, mais il est souvent trop tard pour pouvoir encore skier. Il faut donc éviter de traîner.

Le mauvais temps est redoutable. Lorsqu’il est là, il vaut mieux être bien à l’abri; en montagne tempêtes de neige et sur le reste du pays pluies torrentiels dévastatrices.

En prenant soin de prendre la météo régulièrement (voir carnet d’adresses) il est difficile de se faire piéger, les tempêtes sont toujours annoncées.

Remarque :
De paroles de libanais il y aurait une grosse tempête tous les mois, de décembre/janvier à mars/avril, qui peut durer d’une journée à une semaine complète. Ensuite le grand beau se réinstalle pendant 3 à 4 semaines, jusqu’à la nouvelle tempête.
Aussi, toujours d'après les Libanais il y aurait un hiver exceptionnel tous les dix ans. Le dernier était celui de 2002/2003. Il est donc fortement probable que dans les années à venir les hivers soient peu arrosés.
 

Quand partir ?


L’hiver 2002/2003, saison exceptionnelle, la neige est arrivée très tard à moyenne altitude, fin janvier. Par contre l’hiver 2001/2002, hiver moins arrosé, la montagne libanaise était skiable, sans avoir à porter énormément, à partir de fin novembre.

Longtemps à l’avance il est donc difficile de prévoir exactement quand partir. Cependant, en prévoyant son séjour entre mi-janvier et début mars, il y a peu de risques de se tromper et de se retrouver en maillot de bain sur les plages libanaises. L’idéale est de pouvoir prendre son billet d’avion le plus tard possible, de surveiller le ciel libanais et de partir le plus rapidement possible après de gosses chutes de neige. Il n’existe pas de bulletin d’enneigement au Liban, mais le site web, www.skileb.com, possède 3 cameras web branchées en permanence sur les stations de Faraya / Mzaar, Faqra et Les Cèdres, qui permettent de se faire une idée sur l’enneigement des massifs montagneux , la plus intéressante étant celle des Cèdres.